Historique de l'IOGA

Construit en Novembre 1889 sur la colline d'Ambohidempona, près de l'emplacement actuel de l'Université d'Antananarivo à Ambohitsaina, l'Observatoire a été le premier Centre de recherche scientifique de Madagascar. Il fut tout d'abord dirigé par les Pères Jésuites Français, l’un après l’autre, par le R.P. Edouard COLIN (1889-1923), le R.P.Charles POISSON (1923-1965), et le R.P. Louis de LAITRE (1965-1967). Il se consacre surtout dans les travaux météorologiques, astronomiques, géodésiques, magnétiques. Il y avait également un Service de l'heure. Il devait ensuite s'occuper de l'enregistrement sur papier des tremblements de terre et c’est pourquoi il avait été appelé Observatoire Royal de Madagascar. Le 1er Janvier1967, l'Observatoire fut vendu par les Jésuites à l'Etat malgache pour 1 franc symbolique. L'Observatoire est, depuis ce jour, sous tutelle de l'Université de Madagascar, le seul Institut qui existait à cette époque. Il fut donc rattaché à la Faculté des Sciences. Messieurs Jean Marc de COMARMOND, AH-HEE Philippe, et RAKOTOMAVO Bruno étaient successivement les Responsables scientifiques.

En 1969 une restructuration de la Faculté des Sciences eut lieu. En effet, l'Observatoire était lié au Service de Physique dirigé par le Professeur RAOELINA ANDRIAMBOLOLONA. Beaucoup d’efforts furent alors entrepris pour conserver et développer les travaux légués par les Pères Jésuites avec des moyens financiers très réduits. Ainsi, l'Observatoire a pu doter d'instruments modernes en sismologie. En 1973, l'Observatoire a été converti en un Service de la Faculté des Sciences de l'Université de Madagascar car le budget du Service de Physique ne pouvait plus subvenir à son fonctionnement. Cependant le Professeur RAKOTONDRAINIBE , Premier Sismologue malgache qui, malheureusement, mourut brutalement en Juillet 1988, l’avait dirigé. Au cours de la période 1973-1988, des travaux de rénovation et modernisation ont été entrepris: Enregistrement sur bande magnétique et numérisation des signaux sismiques Mise en norme internationale de l'Observatoire magnétique (remplacement du traditionnel variomètreLa Courpar un variomètre Triaxial à vanne de flux) extension du parc informatique numérisation des signaux sismiques et géomagnétiques… Une nouvelle section,la Géophysique Appliquée, a été mise en place. Il s'agit d'utiliser diverses méthodes de prospection géophysique pour la recherche d'eau, la recherche minière, la prospection archéologique ou pour le génie civil, l'étude structurale... Par la multiplicité des diverses sections de Recherche telles que la sismologie, le géomagnétisme, la géophysique appliquée, les travaux ne se limitent plus aux seules observations astronomiques, l'Observatoire prit à partir de 1994 le nom d’Institut et Observatoire de Géophysique d'Antananarivo (I.O.G.A.). En 2003, l'I.O.G.A. fut rattaché au Rectorat de l'Université d'Antananarivo. Ses travaux de recherche s’étendent dans toutes les régions de Madagascar et de l'Océan Indien. Actuellement, l'Institut et Observatoire de Géophysique d'Antananarivo est reconnu au niveau des grands réseaux scientifiques internationaux. L’I.O.G.A. venait de commémorer ses 120 années d’activités scientifiques et techniques durant lesquelles les directeurs successifs et les techniciens de cette Institution n'ont pas ménagé leurs efforts pour donner le meilleur d'eux-mêmes. Mais tout cela n'a été possible que si le Ministère de tutelle, les Services techniques des différents Instituts, les différentes hiérarchies universitaires, les Sociétés savantes nationales et internationales, les organismes scientifiques et techniques( publics ou privés), les représentations diplomatiques de nombreux pays, les laboratoires nationaux et étrangers, les chercheurs et hommes de Sciences de diverses spécialités ont apporté chacun leurs contributions, si nécessaires et combien précieuses. L'I.O.G.A. est devenu un grand monument de solidarité scientifique national et international.

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Le laboratoire de seismologie a commencé l’enregistrement des séismes en 1926 grace aux séismographes longue période (10 – 13s) Maika octroyé par l’Académie des Sciences à l ’Observatoire d’Antananarivo.


Les archives des enregistrements séismologiques d’Ambohidempona à l’époque revelent l’existance d’une zone sismique active dans l’Océan Indien à 2000km Sud-Est d’Antananarivo (34°S, 57°E). L’enregistrement s’effectuait sur une bande de papier enfumé avec une vitesse de déroulement égale à 15mm/mn. Le gain global du système était de 100 à 160.


Lorsque les débuts des séismes locaux étaient assez nets il était possible de localiser les épicentres, sinon il fallait utiliser les témoignages recueillis dans certaines localités. Entre 1927 et 1947, le nombre des séismes locaux repertoriés etaient 267 avec une dizaine dépassaient le degré VI dans l’echelle de Mercali mais aucun n’atteignait le degré VII. A partir de 1972, le laboratoire de seismologie a utilisé quatre (04) stations sismiques: Antananarivo (TAN), Angavokely (AVY), Vatovaky (VTY) et Firariana (FRR). Antananarivo, station central, est équipée d’un séismomètre vertical courte période APX et de deux séismomètre horizontaux courte période, de trois récepteurs et d’amplificateur TR40. Les autres stations sont equipées chacune d’un séismomètre vertical courte période, de deux amplificateurs TR8 et TR6000 et d’un émetteur. Les séismogrammes sont enregistrés sur un appareil Sefram avec une vitesse variable de 2,5 à 5mm/s. Les signaux horaires étaient obtenus à partir d’un etalon horaire au cesium qui fournit le millième de seconde.


Pour les 1000 séismes locaux localisés pour la période 1973-1975, la magnitude n’a jamais dépassé la valeur 6 sur l’échelle de Richter, les foyers ont une profondeur inférieure à 40km. Depuis 1997, le réseau sismique comporte six stations: Ambohimiarambe (ABM), Angavokely (AVY), Mandiavato (MDSM), Fihaonana (OPO), Vatovaky (VTY) et Vodivohitra (VDY) chacun equipée d’un séismomètres vertical à courte période.


En 2004, Madagascar a ratifié le Traité d’Interdiction Complète des Essais nucléaires (TICE). C’est dans le cadre de ce traité que l’observatoire beneficie une station sismique auxilliaire (AS61) une station primaire infrasonique (I33MG) et permettant l’ouverture de nouveau sujet de recherche “infrason” au sein du laboratoire de seismologie. Le nom du laboratoire devient Laboratoire de Seismologie et Infrason (LSI). La station AS61 est équipée de trois séismomètres longue période et de trois courte période dont un pour la composante verticale et deux pour la composante horizontales.